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Tzortzis est devenu fermier par choix, non pas par dépit. "J'ai voulu continuer à transmettre, les valeurs des anciens. Ici l'animal et la Terre sont rois, pas le profit de l'homme". Je l'observe, l'homme est délicat mais ferme avec ses animaux, concentré à la tache, puissant dans chacun de ses mouvements. Tzortzis regarde le ciel, "ce soir il va pleuvoir, il faudra faire rentrer le bétail avant le crépuscule". Certains regardent le temps à venir sur une application mobile, Tzortzis lève juste les yeux au ciel. Tant qu'il y aura des hommes qui sauront lire l'indicible, il y aura encore un peu d'espoir.
N.A.

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Le musicien gitan était en transe. Il soufflait dans la petite cornemuse stridente comme losqu’on souffle sur les braises pour raviver le feu. Il soufflait sans interruption, les yeux rivés au ciel, attendant un signe, un retour codé que seul le coeur savait déchiffrer. Ses doigts dansaient sur l'instrument, aussi abîmés que le bois dans lequel il avait été créé, le doigts tapaient, retenaient, caressaient le souffle qui se libérait. Le jour se levait sur la montagne, dans un bleu nuit drapé de rosée et de larmes. Une incantation splendide au milieu de nulle part. Nous étions là, enveloppés d’incertitudes, dans le flou de notre existence, explorant le son hypnotique d’une complainte ancestrale. La musique ouvre des portes invisibles à celui qui honore le sensible. Loin du tangible et du périssable.

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